Une grotte aux parois recouvertes de peintures et de gravures découverte sous la mer.
Une grotte, aux parois recouverte s de dizaines de peintures et de gravures datant de quelque 10.000 ans avant Jésus-Christ et au moins aussi importante que Lascaux (dont on voit ci-dessus la reproduction de l'une des fresques), a été découverte cet été dans les calanques proches de Cassis (Bouches-du-Rhône).
La découverte jugée " de première importance au niveau mondial " par les archéologues a été faite fortuitement par un plongeur professionnel de la région.
Le ministre français de la culture, Jack Lang, a décidé hier de classé cette grotte d'art rupestre paléolithique parmi les monuments historiques et de lui donner le nom de celui qui l'a découverte, Henri Cosquer, scaphandier professionnel à Cassis.
Accès dangereux
L'unique accès de la grotte, une étroite entrée sous-marine par 37 mètres de profondeur se prolonge par une galerie noyée de 150 mètres, ce qui en rend l'accès extrèmement dangereux. Cette galerie remonte en pente douce vers une cavité de plusieurs dizaine de mètres de diamètre, sur quatre mètres de hauteur, située légèrement au-dessus du niveau de la mer.
" Les peintures et gravures datent de la fin du paléolithique supérieur, plus probablement de l'époque magdalénienne récente, soit 10.000 ans avant notre ère ", selon Robert Chenorkien, directeur du laboratoire d'anthropologie et de préhistoire de la Méditerrannée occidentale de l'université d'Aix-en-Provence, mais " pourraient même être légèrement antérieures à cette date ".
L'accès de la grotte à 37 mètres en dessous du niveau de la mer " n'a rien d'étonnant " pour les préhistoriens. A l'époque où la grotte a été peinte, à la fin du quaternaire, le niveau de la mer était descendu à 120 mètres au dessous du niveau actuel.
Consacrée au culte
La grotte ornée de gravures et de peintures préhistoriques, découverte au cours de l'été dans une calanque, était un " espace sans doute consacré au culte " selon un archéologue marseillais.
M. Alban Defleur, qui a " eu le privilège de voir les photos rapportées de la grotte ", affirme que " le site est dans un excellent état ".
" Mieux, ajoute-t-il, il y a trace d'un foyer quasi intacte, comme si les hommes du magdalénien venaient de quitter l'endroit. C'est extraordinaire ".
Selon l'archéologue, sur les parois figurent " une frise représentant trois chevaux immobiles qui se suivent, et l'on peut voir des antilopes et des bouquetins ". Il y a aussi " une série de mains vraisemblablement réalisées au pochoir en utilisant, soit du charbon de bois, soit du bioxyde de manganèse ".